Le petit garçon se trouvait à bord d’une voiture conduite par son oncle. Ce dernier a été blessé dans le dos et son pronostic vital est engagé.
La voiture de son oncle a été prise pour cible. Un garçon de 10 ans a été tué dans la nuit de lundi à mardi dans le quartier Pissevin à Nîmes (Gard). Un habitant du quartier rentrait chez lui en voiture avec ses deux petits-neveux lorsque sa voiture a été prise pour cible par au moins quatre tireurs.
Voici ce que l’on sait de cette nouvelle fusillade dans la cité nîmoise.
Vers 23h30, la voiture est prise pour cible par des tireurs. Alors que son neveu de 10 ans qui se trouvait à l’arrière du véhicule était grièvement blessé et que lui était touché de trois balles dans le dos, l’oncle, âgé de 27 ans, et inconnu de la justice, a redémarré et a immédiatement pris la route du CHU de Nîmes. Le petit garçon y a été déclaré décédé tandis que son proche y était pris en charge avec un pronostic vital engagé. Le deuxième neveu, âgé de 12 ans, est lui indemne.
Sur des images diffusées sur les réseaux sociaux, un homme armé d’un fusil fait feu à de multiples reprises avant de prendre la fuite à bord d’une voiture. Une dizaine de douilles a été découverte sur place par les enquêteurs de la police.
Suite à des échanges de tirs intervenus au sein du quartier Pissevin, à l’ouest de Nîmes, un enfant de 10 ans est décédé cette nuit. Un homme a en outre été victime des tirs de balles. Les jours de ce dernier ne seraient plus en danger
a précisé la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, dans un communiqué mardi matin, annonçant une communication ultérieure dans la journée.
Selon la syndicaliste policière Linda Kebbab, le petit défunt a été touché par balles dans le dos.
Selon la procureure de la République de Nîmes, Cécile Gensac, « l’enfant tué et son oncle sont des victimes collatérales ». Tous deux appartiennent à une « famille sans aucune difficultés ». La famille n’est « absolument pas » connue de la justice, ajoute-t-elle. L’oncle de la petite victime, dont l’état de santé s’améliore, pourrait être entendu dans la journée par les enquêteurs.
« Malheureusement, ces personnes ont été au mauvais endroit au mauvais moment, regrette la magistrate. C’est le point le plus tragique de cette affaire » Selon Cécile Gensac, « il y a un cap franchit sur l’idiotie ». Elle questionne : « Ces personnes ont-elles conscience des faits qu’elles commettent ? »
Selon des chiffres de l’ancien procureur de Nîmes, Éric Maurel, une quinzaine de règlements de comptes avaient fait huit morts à Nîmes en 2020 et trois en 2021, la plupart dans les quartiers de Pissevin, du Chemin Bas et du Mas de Mingue, trois secteurs périphériques de Nîmes constitués de barres d’immeubles et de tours.
Selon le ministre de l’Intérieur, « la police a déjà interpellé de nombreux trafiquants ces dernières semaines et va intensifier sa présence avec fermeté ». Des moyens de police judiciaire supplémentaires ainsi que des effectifs de la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, vont être déployés à Nîmes, a-t-on appris auprès de l’entourage du ministre.
Samedi soir, vers 19h30 à Nîmes, la police a été appelée après des tirs à Nîmes. Au moins quatre hommes, à bord de deux scooters et d’une berline ont tiré des coups de feu à l’aide d’armes de poing et de fusils d’assaut. Aucun blessé n’était à déplorer, les individus semble avoir tiré en l’air. Deux jeunes hommes, âgés de 18 et 20 ans, et connus de la justice, ont été interpellés et placés en garde à vue.
Le quartier de Pissevin est le même où un homme de 39 ans avait été abattu en janvier, déjà dans une fusillade sur fond de trafic de stupéfiants.
« Il ne fait aucun doute que cette affaire est en lien avec le trafic de drogues. L’Etat est totalement engagé dans ce quartier », explique Cécile Gensac, procureure de la République de Nîmes, qui évoque « une guerre sur fond de trafic de drogue».
Selon des chiffres de l’ancien procureur de Nîmes, Éric Maurel, une quinzaine de règlements de compte avaient fait huit morts à Nîmes en 2020 et trois en 2021, la plupart dans les quartiers de Pissevin, du Chemin Bas et du Mas de Mingue, trois secteurs périphériques de Nîmes constitués de barres d’immeubles et de tours.
Pissevin, tout comme les quartiers du Chemin Bas et du Mas de Mingue, avaient été créés dans les années 1960 pour loger des populations issues de l’exode rural, des rapatriés d’Afrique du Nord puis des travailleurs immigrés. Tous trois partagent des indicateurs socio-économiques alarmants avec un taux de pauvreté atteignant jusqu’à 70 % et un chômage massif.
« Hélas, ce quartier, comme d’autres en France, est en effet gangréné par le trafic de drogue » qui est « à l’origine de toute une délinquance induite », déplore ce mardi matin le préfet du Gard, Jérôme Bonet.
SOURCE : LE PARISIEN