Ce que l’on sait du meurtre d’une mère et de ses quatre enfants à Meaux

Un homme de 33 ans a été interpellé, mardi, après ce drame familial qui a eu lieu en Seine-et-Marne. Il avait déjà porté un coup de couteau à sa conjointe, en 2019. Il souffre de troubles psychiatriques, a indiqué le procureur de la République.

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3 min ⋅ 27/12/2023

Le procureur de la République a décrit "une scène de crime d'une très grande violence". Ce lundi 25 décembre au soir, les corps sans vie de cinq personnes ont été retrouvés dans un appartement de Meaux, en Seine-et-Marne. Il s'agit d'une mère et de ses quatre enfants. Le père, déjà connu pour des faits de violences et troubles psychiatriques, a été arrêté ce mardi matin et placé en garde à vue.

- Une mère et quatre enfants tués dans leur appartement

Les victimes sont une femme de 35 ans née en Haïti et ses quatre enfants: deux jeunes filles âgées de 10 et 7 ans, un garçon de 4 ans et un bébé de neuf mois. Le père et principal suspect est, lui, un homme de 33 ans de nationalité française né à Courbevoie.

Lors de sa conférence de presse, le procureur de la République de Meaux a expliqué que la mère et les deux filles aînées ont été "victimes d'un très grand nombre de coups de couteau" sur tout le corps.

Les autres victimes, les deux garçons, "ne présentaient pas de plaies apparentes sur le corps". Le procureur évoque ainsi la piste d'un "étouffement ou possiblement d'une noyade", tandis que les autopsies auront lieu ce mercredi 27 décembre.

"La scène de crime, un appartement de petite taille très encombré de nombreux meubles, de paires de chaussures évocateurs d'une vie de famille ordinaire, on découvre un très grand nombre de kleenex ou de sopalins portant des traces de sang, pouvant laisser penser que quelqu'un les a utilisés pour s'essuyer", détaille le procureur.

- Une voisine a retrouvé "du sang sur la poignée de la porte d’entrée"

C'est une voisine qui a donné l'alerte. Elle attendait la mère de la famille pour partager le dîner du réveillon de Noël. Ne la voyant pas arriver, elle a tenté de la contacter par téléphone et est allée frapper à sa porte, sans succès. Plus tard, c'est le fils de cette voisine qui a été toquer à la porte. Là, le père de famille lui aurait répondu que "tout le monde dort".

Le lendemain, dans la soirée du 25 décembre, la voisine retourne sur place. "Je suis venue directement sonner à sa porte. J'ai vu du sang sur la poignée de la porte d’entrée, du coup j’ai appelé la police", raconte-t-elle.

- Le père de la famille interpellé à Sevran

"Très rapidement, l'exploitation des vidéo de surveillance situées dans l'enceinte de cette copropriété et de la ville de Meaux permettait d'identifier un individu de type masculin avec une casquette avait quitté l'immeuble à 20h08", détaille le procureur ce mardi.

"Le recueil du témoignage de la sœur de ce suspect permettait d'entrer en contact le père et la mère du suspect, ceux-ci se montraient très coopératifs", poursuit-il.

Le père de famille recherché depuis la macabre découverte se retrouvait dans le département voisin, en Seine-Saint-Denis, et a été arrêté en bas du domicile de son père à Sevran. Selon une source proche de l'enquête à BFMTV, il avait d'abord trouvé refuge chez sa sœur.

L'homme, blessé à la main, a été hospitalisé sous le régime de la garde à vue. Il n'a pas encore été entendu mais a dit qu'il s'en était pris à sa famille. Il a également évoqué son mal-être et sa dépression.

- Une agression au couteau en 2019 contre sa compagne

Cet homme est décrit par plusieurs voisins comme "fragile psychologiquement". "On sentait qu'il n'était pas bien dans sa peau", confie par ailleurs à BFMTV une voisine.

Comme le rapporte le procureur, le casier judiciaire du père est "dépourvu de tout antécédent". Toutefois, il avait blessé au couteau sa compagne en 2019. Elle n'avait pas porté plainte.

Lors de son audition à l'époque, la victime "évoquait un état dépressif ancien chez son conjoint qui, selon elle, avait interrompu son traitement il y a quelque temps".

Interrogée sur les violences, elle avait affirmé n'avoir subi "qu'une" gifle quand l'aînée du couple était petite. La mère évoquait également un épisode en 2017 au cours duquel son conjoint avait tenté de se suicider.

- Le père souffre de "troubles dépressifs et psychotiques"

À la suite des faits de violences commis en 2019, un examen psychiatrique du père de famille concluait à l'incompatibilité de son état avec un placement en garde à vue et il était hospitalisé en psychiatrie.

En janvier 2020, il expliquait les faits par ses idées noires et l'envie qui avait été la sienne de se faire du mal, à lui. Il affirmait ne pas vouloir faire du mal à son épouse qu'il aimait. "Le coup est parti tout seul", disait-il dans des propos rapportés par le procureur.

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Par La rédaction

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